COMMENT S’ORIENTER DANS LA CLINIQUE
LA SESSION 2017-2018 : L’angoisse contemporaine
Le réel de la vie ne va pas sans angoisse. L’angoisse fait obstacle aux sens communs, aux soi-disant évidences qui tentent de s’imposer dans notre société, qu’ils soient promus par la médecine, par la psychologie du comportement ou par les moralistes.
L’angoisse n’est pas réductible à un trouble anxieux ou au stress animal qui appellent logiquement à une sanction comportementale et médicamenteuse.
Dans la clinique elle est recouverte par des masques, ou des transformations : inhibition, symptômes, mais aussi actes : acting out ou passage à l’acte. Elle peut aussi se présenter sous sa forme pure chez le névrosé, adulte ou enfant. Qu’elle se présente comme une crise ou qu’elle s’installe insidieusement, elle est insensée, s’éprouve dans le corps et laisse le sujet sans voix. Chez le sujet psychotique, elle se produit face à l’effondrement du sens lors des expériences énigmatiques où il se sent visé.
Elle peut également se produire chez un sujet aux prises avec un partenaire pervers, puisque ce dernier vise à produire l’angoisse chez l’autre. Elle peut en n se rencontrer chez le praticien, médecin, psychologue, infirmier, éducateur… dans la rencontre avec un patient.
Lorsque l’angoisse écrase le sujet, le clinicien doit bien sûr l’aider à se désangoisser.
Mais ne perdons pas de vue qu’il y a aussi l’angoisse utile, celle qui fait signe et nous amène à une question sur la manière dont nous menons notre existence. En e et, l’angoisse s’inscrit entre l’énigme du désir qui comme tel ne peut se dire et le réel de la jouissance. Elle se produit dans la rencontre avec le désir de l’autre, nous faisant osciller entre Que me veut il ? et Qu’est-ce que je veux ?
L’angoisse est le signal d’un réel toujours unique auquel le sujet a a aire. Elle “ne trompe pas” et emporte la certitude, car ce qui ne trompe pas, c’est ce qui ne se laisse pas dissoudre dans les discours. Chaque humain est dysharmonieux. Ce qui le fâche, c’est que l’ennemi, le plus étranger et le plus intime à la fois, est au dedans ; il prend la figure de l’exigence de jouissance qu’est la pulsion.
L’angoisse est de tout temps, mais constatons qu’aujourd’hui, saturer par des objets à consommer cette exigence exacerbe l’insatisfaction, car cela court-circuite ce qui est au cœur du sujet. Il conviendra donc plus que jamais de ramener son angoisse à ce qui lui est singulier, quelle que soit sa structure, et donner toute sa valeur au symptôme, qui en est le véritable traitement.
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Bernard Porcheret
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