2014-2015 : Malaise dans la famille
Maintenant potentialisée par la science, cette logique de dénaturation remaniera toujours davantage la vie en société, la famille, l’espèce elle-même. – J.-A. Miller
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Dès « Les Complexes Familiaux », en 1938, Jacques Lacan affirme que la famille n’est pas d’essence naturelle. Elle est une construction symbolique qui à chaque époque répond à des exigences de régulation sociale et de protection face à la dureté de l’existence. Au fond, il s’agit d’oublier le réel de la mort et du sexe. Être père, être mère n’a rien d’instinctuel ; ce sont des fonctions, et ce n’est qu’à une époque récente et dans notre civilisation, que le même homme assume procréation, éducation et transmission. À ce titre, la famille dite nucléaire est une illusion. Télécharger l’argument et le programme
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La science, en permettant la dissociation des fonctions biologiques et symboliques chez l’homme – répartition sexuée et succession générationnelle –, n’a fait que révéler la réalité antinaturelle du langage qui structure les faits humains. Nous assistons, logiquement, à une multiplication des formes de construction familiale qui pourrait apparaître comme une menace pour la civilisation.
De fait, ce qui semblait invariant – le lien entre le sexe et chaque fonction parentale –, est soumis à ces bouleversements. Ce n’est plus la filiation et la transmission qui est au centre de la famille mais l’exercice des jouissances de chacun. Les idéaux liés à l’amour ou à « l’esprit de famille » deviennent fragiles face à cet impératif de la pulsion.
Freud avait déjà montré le caractère pathogène de l’Œdipe. Lacan, au-delà de l’Œdipe, cherche ce qui reste de la famille quand les structures symboliques vacillent. Il affirme que la famille conjugale ne se maintient que si chacun est relié à un désir qui ne soit pas anonyme.
Dégagés de tout recours à la Nature ou de toute nostalgie pour des rôles caducs, nous chercherons à caractériser la fonction de ce résidu pour la subjectivité humaine, à partir de son texte « Les Complexes familiaux ».
Nous prendrons comme référence la lecture du texte de Jacques Lacan « Les complexes familiaux », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, pp. 23 à 84.
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Programme :
1 – L’institution familiale et sa structure inconsciente (pp. 23 à 30) – Verre de bienvenue
2 – Le sevrage : un lien qui sépare (pp. 30 à 36)
3 – L’intrusion de l’autre (pp.36 à 45)
4 – Critique de l’Œdipe freudien I (pp. 45 à 52)
5 – Critique de l’Œdipe freudien II (pp. 52 à 61)
6 – Psychoses et famille (pp.61 à 68)
7 – L’incidence de la parenté dans le drame du névrosé (pp. 68 à 78)
8 – Famille et civilisation (pp. 78 à 83)
9 – Le principe féminin et l’au-delà du père (p. 84)
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