Le mandat d’amener qui frappait la psychanalyste tunisienne Raja Ben Slama vient d’être retiré par les autorités tunisiennes.
De : Lilia Mahjoub
Date : 28 février 2013 12:21:26
À : Jacques-Alain Miller
Cher Jacques-Alain,
Je reçois à l’instant le SMS suivant de mon fils :
« Retrait du mandat d’amener contre Raja Ben Slama.
Mission accomplie.
Bises.
R. »
C’est super !
Je l’appelle pour en savoir plus.
Bises.
Lilia
INSTITUT LACAN
COMMUNIQUE DU CALM
LILIA MAHJOUB ancienne présidente de l’Ecole de la Cause freudienne
Je viens d’être informée du mandat d’amener qui a été lancé à l’encontre de RAJA BEN SLAMA. Attachée à la Tunisie par des liens étroits, je ne saurais rester indifférente au sort de ma collègue tunisienne, ni au destin de la liberté d’expression comme telle. En conséquence, et avec le « nihil obstat » du Pr. Fethi Benslama, frère de Reja, consulté par Jacques-Alain Miller, je lance la pétition suivante.
PETITION EN FAVEUR DE LA PSYCHANALYSTE RAJA BEN SLAMA
Les soussignés, soucieux de ne pas s’immiscer dans la vie politique tunisienne, mais défendeurs inconditionnels de la liberté d’expression en Tunisie comme en tous pays, demandent aux autorités tunisiennes de renoncer à inquiéter pour délit d’opinion la psychanalyste RAJA BEN SLAMA.
Ils souhaitent que soit rapidement annulé le mandat d’amener lancé à son encontre hier, jeudi 21 février.
Ils seront attentifs aux garanties qui protégeront les droits humains dans la Tunisie issue du « Printemps arabe »
Paris, le 22 février 2013
Lila MAHJOUB Jacques-Alain MILLER Maria de FRANCA Jean-Daniel MATET Anne POUMELLEC Leonardo GOROSTIZA Philippe SOLLERS Mitra KADIVAR
POUR SIGNER LA PETITION :
http://raja2013.com/
Quelques éléments sur Raja Ben Slama, par son frère le psychanalyste Fehti Ben Slama :
Cher Jacques-Alain Miller,
Merci beaucoup de défendre Raja, c’est une tradition chez vous…
Voici quelques éléments sur elle.
Très cordialement
Fethi Benslama
PS. Un groupe d’avocat a pris sa défense. le principal est: Me Abada du barreau de Tunis. J’attends son numéro de téléphone.
Notice Bio-bibliographique
– Docteur d’Etat ès lettres, Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités Manouba, 2001.
– Professeur à la Faculté des Arts et des Humanités – Manouba, Université Manouba.
– Directrice d’ Alawan.org, revue électronique de pensée critique.
– Psychanalyste
– Membre actuel d’Espace analytique, Paris.
Publications :
-Ouvrages en arabe :
-L’homme des masses, Dar Tali’a, Beyrouth 2008.
-Edifice du virilisme : essais sur le masculin et le féminin, Damas, Petra 2005, Tunis 2006.
-Critique des « invariants » (« thawabit« ), Beyrouth, Dar Tali’a, 2005
– Désir et écriture : une relecture de la tradition, Cologne, Dar al-Jamal, 2003.
– La parole et le silence, Le Caire, 1998.
-La Mort et les rites funéraire en Islam, 1ere éd Tunis 1997, 2e éd. Le Caire 2009.
-Qu’est-ce que la Poétique, de Todorov : trad. en collaboration avec Mabkhout Ch. (Casablanca, 1987, 2e ed.1990).
-La Psychanalyse et l’Islam, traduction et présentation de La psychanalyse à l’épreuve de l’Islam de Fethi Benslama, , Dar Saqi, Londres-Beyrouth, 2009.
En français :
-Les Mots du monde : Masculin –féminin : Pour un dialogue entre les cultures, collectif sous la direction de Nadia Tazi, Paris, La Découverte, 2004.
Les faits et la raison :
Un mandat d’amener a été lancé, hier (jeudi 22 avril), contre la psychanalyste Raja Benslama (professeure à l’université de Tunis), par un juge d’instruction au motif de « dénonciation calomnieuse ». La raison en est la reprise sur sa page Facebook de la dénonciation par des députés de l’Assemblée Constituante, de la falsification d’un procès verbal par le rapporteur général de la constitution, un membre du parti islamiste Ennahda.
Alors que des actes de violences graves, commis par des extrémistes quotidiennement, restent impunis, le pouvoir islamiste en Tunisie poursuit des artistes, des intellectuels et des journalistes, à la moindre occasion et sous des prétextes fallacieux. Après le doyen de la faculté des Lettres, Raja Benslama est visée aujourd’hui à cause de l’audience importante rencontrée par ses critiques du parti islamiste sur les réseaux sociaux. Notons que la loi en vertu de laquelle elle est poursuivie a été abrogée, après la révolution.