2012-2013 : La source pulsionnelle des fantasmes dans les névroses
La première année de ce cycle de recherche, Clinique actuelle des névroses, nous a permis de définir le statut des symptômes névrotiques. Lors de la deuxième année de ce cycle, nous avons pu mettre au travail la question du fantasme et de sa fonction dans la genèse des symptômes névrotiques. Nous allons, cette année, la dernière de ce cycle, nous poser la question des pulsions.
En effet, l’enseignement de Freud a mis en lumière la fonction de la sexualité dans la vie quotidienne et sa psychopathologie. Or, très vite, Freud s’aperçoit qu’il y a un véritable désordre dans la sexualité humaine. Freud dans «les trois essais sur la théorie sexuelle» avance que la sexualité est fondamentalement perverse. Il la décrit précisément chez l’enfant. On pourrait ensuite croire que l’éducation, le maintient de la vie, voire même l’amour pourraient rendre les choses plus organisées autour de la sexualité génitale. Mais les pulsions ne se laissent pas dompter aussi simplement : manger, boire, voir,… toutes ces pulsions peuvent être subverties, dénaturées.
La pulsion est une fonction très élaborée qui trouve toujours une voie d’expression par le symptôme. C’est en analysant le symptôme que la pulsion peut être mise à jour. L’analyse permet cette lecture : sous le symptôme pour lequel on souffre, pour lequel on franchit le pas de l’analyse, une pulsion cherche un moyen d’expression qui s’arrangera au cours de l’analyse : à partir de la première souffrance – où la dimension du corps surgit – et de l’énigme du symptôme, le sujet trouvera sa propre construction qui rendra compatible la satisfaction pulsionnelle avec la dimension de l’amour, du désir, et du lien social.
Tout au long de cette année, nous suivrons le trajet freudien : pourquoi Freud en vient-il au concept de pulsion ? Qu’est ce que la pulsion ? Qu’est ce que cela recouvre ? Comment les pulsions se fraient-elles un chemin au travers des différentes exigences sociétales, sociales, vitales? Sous quelles formes s’expriment-elles ? Ce sont toutes ces questions qui seront mises à l’étude pendant les différentes soirées de l’année et dont nous débattrons. C. Maugin